Lors de la 17ᵉ édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger (Fibda), l’auteur camerounais Monthe Youmbi a animé, le 4 octobre 2025, une conférence intitulée « La BD camerounaise », retraçant l’évolution d’un 9ᵉ art encore méconnu dans son pays.
« Il y a quelques années, la scène BD a vraiment explosé grâce à des collectifs, des revues spécialisées, et surtout à internet », a expliqué le bédéiste. Il rappelle que la première BD camerounaise remonte aux années 1950, avec Mukwapamba d’Albert Mongita : « C’est plus ancien qu’on ne le pense, presque l’équivalent de Picsou chez nous », a-t-il plaisanté.
Après une première vague dans les années 1950, une seconde révolution s’amorce en 1995 avec l’émergence de collectifs d’étudiants et un boom qualitatif et quantitatif. Youmbi souligne également « le miracle » de certains tirages atteignant les 15 000 exemplaires.
Sur le plan créatif, il a présenté son projet en cours Une femme à tout prix, une comédie sociale satirique sur les normes de réussite et de genre : « Je joue avec les angles de vue et la mise en page pour raconter autrement », a-t-il affirmé.
Monthe Youmbi est le fondateur de l’Association des bédéistes du Cameroun (ABC), éditrice du trimestriel KoualaBD depuis 2024. Cette structure regroupe plusieurs auteurs camerounais et œuvre à promouvoir la bande dessinée, la caricature et les arts graphiques.
A la fin, il a encouragé les jeunes artistes africains : « Aujourd’hui, ce n’est plus une utopie de vivre de la BD en Afrique. Il faut juste de l’audace, de la patience et de la rigueur ».