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Kiyomi Koizumi ouvre le marché japonais à la BD algérienne

Entre manga, mythologie et cricket, la mangaka japonaise Kiyomi Koizumi a conquis, le 3 octobre 2025, le public du Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA) lors d’une conférence intitulée « Renaissance du FIBDA au Japon et l’intérêt porté à l’industrie de l’animation au Moyen-Orient ». Elle a évoqué son parcours singulier et le lien profond qu’elle entretient désormais avec la bande dessinée algérienne, qu’elle s’attache à faire connaître au Japon.

Lors de son intervention, Koizumi est revenue sur son lien particulier avec l’Algérie et le festival : « L’avant-dernière édition du FIBDA a été ma toute première expérience en Algérie, et elle a profondément marqué mon parcours », confie-t-elle. À son retour au Japon, la mangaka a décidé de faire connaître la bande dessinée algérienne à son public et de promouvoir les échanges culturels entre le Japon et les pays arabes. « J’ai voulu partager ce que j’avais découvert ici : la vitalité, la créativité et la richesse des auteurs algériens. En Algérie, la bande dessinée existe depuis plus d’un demi-siècle, depuis M’qidech dans les années 1960. C’est une tradition exceptionnelle », souligne-t-elle.

Koizumi salue également le talent des dessinateurs algériens, capables selon elle « de construire un récit au découpage précis, efficace, et surtout ancré dans la culture locale ». « Leur motivation à introduire des éléments de l’identité algérienne dans leurs œuvres est remarquable », ajoute-t-elle. La mangaka a d’ailleurs donné deux conférences au Japon pour présenter la BD algérienne et raconter son expérience au FIBDA.

Elle a affirmé que « grâce à ces rencontres, de nombreux Japonais ont commencé à s’intéresser à la culture algérienne. C’est une grande fierté pour moi ». Profitant de ses échanges réguliers avec des éditeurs japonais, Koizumi leur a présenté plusieurs œuvres d’auteurs algériens. « Ils ont été surpris par la qualité et la maturité du manga algérien. Certains m’ont même dit qu’ils envisageraient sérieusement de publier ces œuvres au Japon », a-t-elle révélé avec enthousiasme.

Originaire de Shizuoka, au pied du mont Fuji, Kiyomi Koizumi est connue pour avoir créé Bhagavat Crease, le tout premier manga consacré au cricket. Publié en Inde en 2013, puis suivi d’une suite en 2018, ce manga mêle sport et mythologie à travers l’histoire d’Amir, un jeune garçon musulman incarnant le dieu Vishnu. « J’ai été la première Japonaise à dessiner un manga sur le cricket. Il n’y avait pas de précédent, donc c’était un défi », confie-t-elle.

Passionnée par la culture indienne, Koizumi s’inspire de joueurs comme Mohammed Siraj et Ravindra Jadeja. « J’aime le surnom de Mohammed Siraj, Siraj Cœur de Lion. Il est humble et incarne l’esprit du cricket », souligne-t-elle. Naviguer dans l’univers du shōnen, dominé par les hommes, n’a pas été chose aisée.